Tes mots me touchent et me transpercent le cœur et ton amitié me manque au même degré qu’à toi. Ton absence était une présence pesante qui ravivait la joie puérile de nos années d’enfance et nos tumultueuses aventures d’adolescentes. Ta présence aujourd’hui à travers ces lettres douces amères me renvoie encore une fois vers mon image désuète que tant de fois j’ai tenté d’estomper.
Détrompe toi ma belle, je ne ricane nullement de tes histoires de cœur, quoique farfelues et un brin vicieuses. Je te trouve, te retrouve, te redécouvre la Farah des jours lointains. Amoureuse éternelle…de l’amour !
Tu dis aimer l’oncle de ton pauvre homme de paille ? Soit ! Brule les pailles, incendie le cœur de ton objet de désir et mets sens dessus-dessous la vie de qui voudrait ternir la tienne. Apprend à être toi-même. L’essence de ton être maladroit et espiègle vaudrait mieux que l’ersatz de cette autre toi portant le masque des convenances.
Finalement, oui je ris, ou plutôt je souris avec tendresse au souvenir de cette jeune fille romantique qui pouvait perdre la tête pour un baiser au clair de lune. Dis, est-il beau au moins ton amour ? As-t-il l’âge et la ténacité pour assouvir tes folles désirs ?
Tu m’as rappelé aux bons souvenirs de Rabie, Jad et tous les autres. Te souvient-il de Khalil ? L’artiste déchu qui chaque soir se suicidait en succombant au chagrin et chaque lendemain noircissait les mus du lycée avec des messages codés en ode à l’amour, au mien propre, à l’espoir de me voir un jour sienne. Un souvenir qui me fait monter les larmes aux yeux…des larmes de fou rire !
Qu’as-tu à me parler encore de cet ex- mari dont l’évocation même souille ces tendres moments de complicité avec ma meilleure amie retrouvée ?
Il n’en est rien. Le souvenir est dans les oubliettes. Je l’ai ravivé mille fois, l’ai accepté comme le châtiment d’un hasard envers lequel je me refusais d’être humble et reconnaissante, et l’ai ensuite remis à cette partie profonde de mon être qui recueille le mal et l’apprivoise pour que, dans mon cœur, ne puisse subsister une once de rancune.
Je voulais te la raconter cette histoire, dans quelques années peut être, en la ressuscitant des méandres de l’oublie pour en faire un roman à l’eau de rose ou un pathétique navet. Mais te revoilà encore, toujours la même, impatiente, bouleversant le cours de la vie et les desseins des hommes. Tu cherche à connaitre le fin mot de l’histoire ? Les détails que n’ont pu te conter les tentes et les mégères du quartier ?
Je te la raconte alors cette histoire. Mais je t’avertis, ce n’est nullement une histoire d’amour…ce fut simplement l’histoire de ma dépendance…
Quoique…comme dirait l’autre…ça sera pour la prochaine lettre. Puisse le suspens mortifier les âmes des indiscrètes et autres Farah bouillantes d’impatience.
Bien sûr que je te raconterais!
2 commentaires:
hello Houyam!
je me joins à ouafa pour prier que votre échange dure aussi longtemps que le temps :)
ce blog nous fera le récit de belles histoires ou du moins d'une seule... celle d'une amitié :)
Je l'espère aussi :)
Des histoires, il y en aura bcp...vu tout ce qu'on a vécu Farah et moi même loin l'une de l'aure et tout ce qu'il nous reste à nous raconter...
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